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La Poésie Du Corps

Des corps sans visages, des visages sans traits, des traits à l’expression précise. Notre regard se balance. Un mélange transversal.  L’exposition « la poésie du corps » oscille entre les univers, entre le dévoilement et le secret, entre le figuratif et l’abstrait. Un équilibre du contraste laisse apercevoir du jaune, du rouge, du bleu vif, au milieu de couleurs minérales. Des univers artistiques se croisent et forment ensemble une poésie de l’intime, qui transcende les interdits et fouille ce qui est caché. 

A partir du 16 avril 2022, quatre artistes seront ainsi exposés à la Galerie Nouchine Pahlevan. Sahar Azadmehr vit et travaille à Téhéran, Mohammadreza Arab Khazaeli à Sari, Alireza Shojoaeian et Christian Huvet à Paris. 

L’exposition explore les tensions et se joue des cadres. De la féminité, de la masculinité, de l’anthropocentrisme. Chaque notion devient alors plurielle. Des corps entremêlés deviennent des dunes étendues sur des draps de sables, à hauteur du ciel. Une posture à l’air tranquille, donne l’impression du lâcher prise avant de laisser voir l’affirmation de la maîtrise. Recroquevillés, au creux de l’intime, certains corps, entre eux-mêmes ou face à nous, laissent entendre un tendre désir, et une sensualité tranchante. D’autres se laissent contempler, dans la lenteur, la solitude peut-être, ou l’existence tranquille, brute et nue. 

Dans une série, une pièce centrale.  Une chaise. Et dans ce lieu figé, la succession de trois corps. Des corps inconnus, familiers, seuls, passionnés. En mouvement. Dans leurs traits, une dureté vulnérable. Une douceur détendue, triste parfois. 

Les œuvres invitent au décentrement, en mettant la lumière sur ce qui est caché. En suggérant de repenser ce que nous pensons connaître. 

Si certains corps semblent attendre, paisibles ou paralysés, tous embrassent le furieux mouvement de la subversion, au centre des œuvres qui, chacune, par les couleurs, les symboles, ou le fait-même de son existence, est un travail de questionnement de ce qui est établi. 

D’une œuvre à l’autre, on observe le détail d’une côte saillante sur laquelle une main spectatrice pourrait presque se poser, d’un haut levé, du dévoilement. Une symétrie de tons terreux, à la croisée des médiums.

 Dans un mouvement abstrait, les corps, les objets, fusionnent. Abstraction du désir, à la confusion précise. Puis figuration solitaire. Une expression figée, qui fixe le spectateur. En arrière-plan, un animal en fuite, un corps inversé, quelque chose de la douleur qui flotte. Un fond sombre laisse s’extraire de ses entrailles un visage lumineux aux traits tirés.

En fil conducteur, une dynamique de l’harmonie. Les corps, les œuvres, la somme des représentations forme un tout d’éléments inclassifiables. Le tout mêlé, de la nudité aux objets qui l’accompagnent, des animaux aux éléments naturels, le corps n’est plus seulement support de comparaison. Il n’est plus le centre. Le corps, l’humain, se confond dans la multitude des éléments qui l’entourent. Se fondant dans les éléments, il se libère presque de son humanité. Ou l’accroit. Débarrassés des domestications, les corps embrassent la poésie des possibles.  

Du 16 Avril Au 21 Mai 2022

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